LES MATERIAUX TRADITIONNELS
 
Le stuc méditatif

    Cet élément de décoration omniprésent sur arcs et plafonds depuis le 13e siècle, reste très
    utilisé dans les constructions récentes. La recette ancienne contient de la poussière de marbre et
    du blanc d’œuf. Aujourd'hui, on utilise plâtre et eau. Le visiteur immobilier s'étonne de la
    richesse des motifs, souvent en dentelle ou en stalactites. Certaines mandalas atteignent des
    diamètres de 200 cm.
    Les STUCCATORI sculptent le plâtre frais au ciseau avec une vitesse époustouflante. Pour
    pouvoir traiter des surfaces importantes, ils appliquent des pochoirs.
    Pour pleinement apprécier ce travail comme élément d'architecture, de contemplation et de
    bien-être chez soi, il faut adopter la position allongée - évidemment sur du mobilier adapté.
    Dans ce contexte, la coupe des salons marocains en longueur et leur aménagement trouve son
    sens.
    Le caractère abstrait des motifs du stuc, dicté par la religion qui interdit la représentation
    d'hommes et d'animaux, charme le regard sans le fixer et favorise la méditation et la paix
    en soi.

Le zellige

Les zelliges, carreaux de faïences émaillées composent des mosaïques aux motifs géométriques et aux arabesques qui décorent les palais royaux, les MEDERSA comme les RIAD et les demeures traditionnelles.
Suivant un savoir-faire ancestral, l'argile - celle de Fès est réputée la meilleure - est trempée dans de l'eau une journée entière, malaxée, nettoyée puis coulée dans des moules de bois ou de fer. Les carreaux sont séchés au soleil et passent une première fois dans un four de briques. Ils reçoivent ensuite leurs couleurs et subissent une seconde cuisson.
Le four traditionnel est chauffé avec les résidus de la pression des olives - le FAYTUR - qui permettent d'obtenir une température de 900 degrés.
Une fois les pièces cuites et refroidies le MAALEM (maître artisan) dessine les pièces qu'il veut obtenir et les taille avec un marteau spécial très affûté.
Le puzzle final sera réalisé à l'envers pour pouvoir y couler le ciment qui liera la réalisation. Cet artisanat qui suivant sa minutie peut devenir de l'art, se retrouve également pour des plateaux de tables et s'exporte dans le monde entier.

Le pisé

Une technique millénaire déjà connu des Phéniciens. Le pisé fait intégralement partie du paysage architectural du Maroc.
Apparemment rudimentaire, le pisé est en réalité très élaboré. Il consiste à construire les maisons avec de la terre, sans la soutenir par aucune pièce de bois (colonnes ou piliers) et sans la mélanger de paille, ni de bourre. Pour cela on banche, c'est à dire que l'on bat par couches successives, dans un coffrage de planches, de la terre préparée à cet effet. Ainsi battue, elle se lie, prend de la consistance, et forme une masse homogène qui peut être élevée à toutes les hauteurs données pour les habitations. L'habitat ainsi construit isole du froid et des grosses chaleurs.
Les enceintes fortifiés (KSOURS) comme celle de Marrakech sont percées de trous, qui sont la trace des coffrages dans lesquels on coulait l'argile mêlée de paille qui la consolidait.
On peut encore voir des murs de clôtures construits en pisé.

Le Tadelakt

Est une technique de revêtement mural que l'on trouve traditionnellement dans les Hammams.
En chaux naturelle, polie par le MAALEM il protège les murs de l'humidité et donne une chaleur particulière à votre intérieur. Une fois que la chaux appliquée est prête, le MAALEM passe en douceur un galet ce qui lui donne son aspect lisse et lumineux. Le revêtement obtenu est ainsi parfaitement lisse et étanche ; il est aujourd’hui très utilisé pour les salles de bains.

Le bejmat

Est un revêtement de sol composé de carreaux rectangulaires en céramiques assemblés de façon géométrique. Très décoratif, on le trouve dans de nombreuses villas et riads